Dauphine "Tour de Corse"
La miniature est une "SOLIDO"
Dauphine 1093
La Dauphine 1093 (type R1093) est la version compétition de la Dauphine. Elle a été fabriquée entre novembre 1961 et avril 1963 à 2140 exemplaires en deux séries (En 1961-1962 1650 véhicules et en 1963 490 véhicules) Les deux séries ont été équipées du même moteur Gordini amélioré. Les véhicules de 1962 et 1963 se différencient par des détails de finition (En particulier par la couleur de la carrosserie blanc Réjane en 1962 et blanc-gris Valois en 1963 ainsi que par la couleur de la planche de bord).
Extérieurement, la 1093 se différencie de la Dauphine Gordini par ses projecteurs avant de gros diamètre (180 mm) empruntés à la version USA, ses deux bandes bleues (toile adhésive) collées dans l'axe du véhicule et son sigle 1093 sur le capot arrière ainsi que sur l'aile avant droite pour la série 1962. La planche de bord est en métal de couleur beige anti-reflet pour la version 1962 et noir givré pour la version 1963. Les deux versions possèdent un compte-tours mécanique (entraîné par une prise sur l'allumeur) de marque 'Jaeger' avec zone d'alerte jaune et rouge à partir de 5500 tr/min et 6000 tr/min et un compteur de vitesse (tachymètre) spécifique gradué jusqu'à 180 km/h.
Le moteur des 1093 est le moteur de la Dauphine Gordini dont la puissance a été portée à 49 CV DIN (au lieu de 36 CV). Cette augmentation de puissance a été rendue possible par le montage de pistons à tête bombée (taux de compression augmenté à 9,1), un carburateur double corps Solex inversé type 32 PAIA 3, un arbre à cames spécifique par modification de la phase admission, un travail sur la culasse (diminution de sa hauteur à 93.5 mm et un volume des chambres réduit à 25 cm3 au lieu de 27.3 cm3), les soupapes sont à doubles ressorts et il est monté une tubulure directe d'admission - échappement de marque Autobleu. Pour faire face à cette augmentation de puissance les pignons de distribution sont renforcés ainsi que l'embrayage (Ferodo type PKH 5/2). Le radiateur de refroidissement est à faisceaux de cuivre au lieu d'être en acier. La 1093 était vendue pour une vitesse maximale de 140 km/h.
La 1093 est équipée d'une boite de vitesses spécifique à 4 vitesses (dont 3 synchronisées) dérivant de la boite standard 318 de la Gordini (4e légèrement plus longue).
Le système de freinage est celui d'origine à tambours, mais la tenue à chaud du freinage est améliorée par le montage de tambours avant spécifiques à ailettes de refroidissement.
La suspension est celle des Dauphines exports type « mauvaises routes » mais avec des ressorts plus courts. La suspension 'mauvaises routes' se caractérisait par l'adoption de ressorts de suspension avant à plus fort tarage, une barre de torsion avant de 12 mm au lieu de 8 mm et le montage d'une barre anti-rapprochement du train avant. L'équipement 'mauvaises routes' comprenait également le montage d'une tôle de protection du réservoir de carburant.
La 1093 est la seule Dauphine (hors les versions à embrayage semi-auto « Ferlex » et automatiques « Jaeger ») à avoir été commercialisée en France avec un équipement électrique en 12 volts semblable aux versions exports (USA) au lieu des 6 volts d'origine.
Malgré son caractère très sportif pour « monsieur tout le monde », la 1093 « de série » ne pouvait pas être compétitive sans avoir été préparée. La préparation se résumait à modifier et à polir la mécanique existante car le nouveau règlement sportif en vigueur dès 1960 interdisait toutes augmentations de cylindrée ainsi que les changements de pièces. Ferry s'occupa de nombreuses Dauphine 1093 de compétition qui devenaient des « 1093 améliorées ».
La 1093 est la plus recherchée de toutes les Dauphines. Aujourd'hui, on estime qu'une grosse centaine de 1093 ont survécu dont la moitié sont en état de marche. On ne connait qu'une seule Dauphine 1093 parvenue à ce jour (2016) en parfait état de fonctionnement dans son état d'origine sans avoir été restaurée (Peut-être en existe-t-il d'autres au fond de garages ou de collections privées ?)
En 1962, la Dauphine 1093 s'est illustrée au rallye Tour de Corse. Cependant, son lancement tardif et les modifications trop modestes n'ont pas permis une longue carrière sportive. La 1093 reste une voiture attachante qui assure la transition entre les artisanales 4CV 1063 et la R8 Gordini qui révolutionnera la compétition automobile « tourisme de série ».
La période 1956-1966 : naissance d'une classique.
Le Tour de Corse naît en 1956, tout comme la Renault Dauphine dont la maniabilité s'avère d'emblée une arme redoutable pour cette épreuve qu'elle inscrira quatre fois à son palmarès. On ne compte que 43 équipages au départ de la première édition, mais le rallye des 10 000 virages gagnera rapidement en notoriété au cours des dix années suivantes.
7e édition (1962) du Tour de Corse
Épreuve comptant pour le championnat de France de Grand Tourisme
départ : 10 novembre 1962 à Bastia
arrivée : 11 novembre 1962 à Bastia
distance : 1 400 km
surface : asphalte
participants : 80 équipages au départ, 23 équipages classés à l'arrivée
Disputée sous une pluie incessante, l'épreuve consacre une nouvelles fois les Dauphine qui réalisent le triplé. Sur les 23 voitures à l'arrivée, 14 sont des Dauphine 1093. Seul pilote non pénalisé à l'arrivée, l'Ajaccien Pierre Orsini remporte son deuxième Tour de Corse, devançant Santonacci de 4 minutes.
Classement :
- Pierre Orsini - Jean Canonici (Renault Dauphine 1093)
- Jacques Santonacci - Ninou Santonacci (Renault Dauphine 1093)
- Bernard Consten - Claude Le Guézec (Renault Dauphine 1093)
- Jean Rolland - Gabriel Augias (Alfa Romeo Giulietta SZ)
- Jacques Féret - Guy Monraisse (Renault Dauphine 1093)
- Weith - Melot (Renault Dauphine 1093)
La Dauphine 1093 de Pierre Orsini, victorieuse en 1962.
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